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Les huîtres bientôt menacées par le changement climatique
Les huîtres seront-elles les prochaines victimes du changement climatique ? Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a récemment tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques du changement climatique, notamment sur la vulnérabilité des espèces de notre planète, une équipe de chercheurs de l’Université de Nantes, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de l’Ifremer et du CNRS a étudié la mortalité des "sentinelles de la mer" sur les côtes atlantiques françaises en lien avec les variations climatiques. En analysant les scénarios climatiques du Giec, les chercheurs estiment que d’ici 2035 le risque de mortalité sera équivalent à celui des mortalités extrêmes observées ces 20 dernières années…
L’étude des scientifiques français – publiée récemment dans la revue Environnement Research Letters – montre que les hivers doux et humides dominés par des régimes de circulation atmosphérique correspondant à la phase positive de l’Oscillation Nord Atlantique (NAO+) engendrent tout au long de l’année suivante des conditions environnementales favorables à de fortes mortalités d’huîtres adultes. Lors des hivers dominés par le régime NAO+, la hausse de la température est favorable aux pathogènes, et l’augmentation des apports d’eau douce par les rivières après les fortes pluies contribue à fragiliser les populations d’huîtres.
"Les ressources marines sont essentielles à la sécurité alimentaire des populations. Parmi ces ressources, l’exploitation des coquillages revêt une importance sociale, économique et culturelle primordiale", explique Yoann Thomas, ancien post-doctorant au laboratoire Mer Molécules Santé (MMS) et actuellement chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). "Cette production s’avère vulnérable aux pressions anthropiques et au réchauffement climatique. Il est urgent de réduire notre consommation énergétique et nos émissions de gaz à effet de serre pour éviter de perturber davantage les écosystèmes côtiers".